Fragment d'Eternité
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RPG Twilight destiné à écrire la suite du dernier tome
 
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 Immortalisation

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Bella Cullen
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MessageSujet: Immortalisation   Immortalisation EmptyMer 5 Aoû - 13:38

Immortalisation



Immortalisation Immort10




Je dédie cette histoire à ma chère Sabrina(alias Alice),

dont l'amitié je l'espère,

sera éternelle.


Dernière édition par Bella Cullen le Mer 5 Aoû - 13:50, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Immortalisation   Immortalisation EmptyMer 5 Aoû - 13:39

Avant-Propos

Toutes ressemblances avec des personnages et des lieux existants ne sont PAS fortuites !!!

Sabrina et Julie existent réellement...

Vos commentaires ou autres sont à poster ici :
https://fragmentdeternite.forumtwilight.com/fanfictions-f71/commentaires-de-immortalisation-t30.htm#164

Ne poster pas à la suite de la fanfiction, cela pourrait perturber la lecture. Merci.

Veuillez ne pas faire attention aux fautes. Merci

Bonne lecture.


Dernière édition par Bella Cullen le Mer 5 Aoû - 13:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Immortalisation   Immortalisation EmptyMer 5 Aoû - 13:40

PROLOGUE




Ils étaient très nombreux. Atteindre leurs esprits demandait une concentration dont je n’avais jamais fait preuve auparavant. La rage débordait en moi. La leur rayonnait autour d’eux.

Les images terribles s’enchaînaient comme dans un film passé en avance rapide. Elles étaient si diverses qu’il était difficile de reprendre le contrôle, de trier et de restituer. Le flot était ininterrompu. Mais je pouvais réussir je le savais.
Je l’avais vu.
Cependant, l’odeur humaine me chatouilla les narines. Elle coula dans ma gorge avec délice.

Comme résister ?

Si ma vision se confirmait, j’aurais vaincue, mais je céderais à mon impulsion…


Le prix de ma victoire était-il à celui que je devienne la meurtrière d’un être qui m’est cher ?
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MessageSujet: Re: Immortalisation   Immortalisation EmptyMer 5 Aoû - 13:43

1.


Pressentiments




Ils étaient derrière moi. Leurs souffles étranges raisonnaient jusqu’à moi.
Je savais ce qu’ils voulaient : ma mort. C’était si évident que je me mis à courir aussitôt. Seulement, je n’avançais pas. Impossible. Ils semblaient survoler le sol tant leur démarche était lisse. C’était inutile et complètement stupide d’espérer pouvoir leur échapper. Mais la chamade de mon cœur m’y invitait fermement.
Je risquais encore un œil derrière moi, ils étaient si près, je sentais leur haleine glacée tandis que leurs prunelles cramoisies me renvoyaient le reflet de mon visage dévasté par la peur
.

Lorsque j’ouvris les yeux, la chaleur de ma chambre me fit l’effet d’une fournaise. Mon rêve avait été si réel que j’en gardais la marque sur ma peau frissonnante.
Il était à peine minuit. Je me laissais retomber sur mes oreillers l’esprit brumeux. Mon cœur reprit lentement un rythme correct. Jamais je n’avais fait un tel rêve. Il me laissait glacée de l’intérieur. Comment le comprendre ?
Etait-ce utile d’essayer ?
Je fermais les paupières. Impossible de retrouver un calme nécessaire au sommeil. J’avais laissée une fente à mon volet. Je risquai un œil sur le tourment des feuillages dehors. Même l’obscurité enhardie de pluie était moins effrayante, voir moins réaliste, que ce que je venais de voir.
La vision de ces yeux rouges qui me fixaient me hantait encore.
Je décidai d’ouvrir la lumière, espérant que la clarté dissiperait ce souvenir infâme. Dans un accès de folie sans nul doute, j’attrapais quelques cahiers et entreprenais de prendre de l’avance sur mes devoirs. N’importe quoi aurait été bon pour m’occuper l’esprit. Même de la comptabilité ou des mathématiques.

***



-Tu n’avale rien ?

Je sursautai. La main sur la poignée je m’apprêtais à quitter la maison à l’instant où ma mère m’avait adressée la parole.

-Non, comme d’hab, j’ai pris de quoi tenir dans mon sac, lui répondit-je.

Elle opina légèrement. Je ne mangeais quasiment jamais avant d’aller en cours. Ma mère le savait très bien. Sauf qu’elle avait dû remarquer mon air absent, à ce point qu’elle avait voulu aborder un sujet d’apparence innocente pour toucher le nœud du problème. Heureusement, j’avais réussi à adopter un ton naturel, aussi naturel que me le permettait mon état catatonique du matin.
Je quittai l’appartement avant qu’elle ne me pose plus de questions. A vrai dire je n’avais pas envie de parler. Je me sentais tellement…bizarre…

Le vent frais du matin encore sombre me fit du bien. Je respirais à grandes goulées essayant de ne pas penser à ce que le froid sur ma peau réveillait. J’avais déjà fait des cauchemars. Plus terrifiants d’un point de vu technique que celui de cette nuit là. Mais aucun n’avait atteint son réalisme.

Quelque chose en moi, cette nuit, avait changé.

L’arrêt de bus lui n’avait guère changé. Je m’y perchais d’un air absent, renfrognée sur moi-même tandis quel le vent me fouettait le visage.

Je n’avais pas envie d’aller en cours. Mon Bts m’ennuyait profondément. Sans parler des élèves dont la compagnie aller parfois jusqu’à me révulser. Pourtant je savais que pour se faire une place sur terre, comme tout à chacun, il fallait en passer par là.
Lorsque le bus s’arrêta, je m’engouffrais dans sa chaleur moite. Il était particulièrement désagréable de croiser tant de visages encore boursoufflés de sommeil, et ce dès le matin.
Et cela n’était qu’un des nombreux désagréments de ma vie.
Je ne me sentais pas à ma place. Ni dans ce bus. Ni en cours. Ni à la cantine. Ni chez moi.

Aucune des personnes que je revis ce jour là ne me donna l’impression d’exister. Eux-mêmes me semblaient si superficiels. Aucune conversation n’avait de goût. Quand aux cours, leur fadeur n’avait d’égal que la voix des professeurs.
C’est à midi que j’eus l’impression d’entrevoir le soleil sous la pluie battante par un message de ma meilleure amie :
« Coucou, comment vas-tu ? On mange toujours ensemble demain comme prévu ? Bisous Julie. »

Je tapais une réponse enjouée et positive à toute vitesse puis lui envoyais. S’il y avait bien une personne capable de comprendre mon ennuis c’était bien elle.
Sous antidépresseurs depuis plusieurs mois, elle avait perdu courage bien avant moi.
Elle me disait toujours que j’avais une force qu’elle n’avait pas. C’était peut-être vrai. Il faut dire j’avais tant porté sur mes épaules et ce dès le plus jeune âge, que j’avais l’habitude de souffrir. Désormais, peu de choses pouvaient m’atteindre.
En revanche, Julie comme moi étions certaines d’une chose : nous ne nous sentions pas à notre place.
C’était sans doute pour cela que nous étions amies depuis si longtemps.


***


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MessageSujet: Re: Immortalisation   Immortalisation EmptyMer 5 Aoû - 13:44

(Suite Chapitre Pressentiments)


Ma voisine, Amandine, se pencha sur moi en cours de mathématiques.
Ses petits yeux bleus très clairs et lumineux étaient la seule marque de beauté récurrente sur son visage banal.
-Dis moi tu as fait le DM pour demain ? me demanda-t-elle, l’innocence incarnée.
-Oui.
-Tu pourrais m’aider…il y a quelques questions que…
-Te fatigue pas, la coupai-je, tiens !

Je sortais de mon sac la copie double fraichement préparée. J’avais terminée ce devoir la nuit même. Je n’avais donc que très peu dormi. Mais j’étais trop effrayée à l’idée que l’horreur de mon rêve ne me rattrape. En y repensant, je réprimais un frisson.

-Ca n’a va pas, fit Amandine en s’emparant de la feuille.
-Si, si…
-T’as l’air claquée, t’as dormi cette nuit ?

Je lui adressais un sourire sans joie.

-Ca va t’inquiète. Raconte-moi plutôt comment ça s’est passé hier.

Les yeux d’Amandine se mirent à briller. Elle avait eut un rancart hier. Avec un unième garçon… A voix basse, tandis que le prof de math déversait des calculs sur le tableau, elle se mit à me faire le récit de sa soirée.
Sincère j’essayais de m’y intéresser. Elle attendait sûrement que je lui pose la question depuis un moment. Sauf que je n’avais pas tellement la tête à ça. Courageuse je m’étais dit que son monologue aurait peut-être l’avantage de me distraire. Grave erreur. Quand la sonnerie retentie je murmurai un alléluia que personne n’entendit.

Je n’étais pas malheureuse. Mais l’ennui c’est que je n’étais pas heureuse non plus. Quand la journée fut finie, j’étais au moins apaisée à l’idée de retrouver mes chats, ma chambre et ma tranquillité.

Ma mère était sur le canapé. Vannée je me jetai à côté d’elle.
-Comment c’est passé ta journée ?
-Bien, grimaçai-je.
-Tu devrais aller te coucher tôt ce soir, me fit-elle en grimaçant à son tour, tu as une de ces têtes !
-Hum...Ouais tu dois avoir raison…

Pourtant je restais là un long moment. La télé ne m’intéressait pas. Ma mère ne la regardait même pas d’ailleurs, elle jouait silencieusement avec sa Nintendo DS.
J’aurais tant aimé avoir le courage de lui dire ce que j’avais sur le cœur : « Maman, je t’aime énormément. Mais je ne me sens pas à ma place ici. Je ne suis pas faite pour cette vie là. Il faut que je parte, ou je risque d’étouffer. »
Les mots ne sortaient pas. Je songeais encore à ce que je pourrais lui dire même si j’avais compris que je n’en n’aurais jamais le courage : « Maman pardonne moi mais je dois partir ».
Je l’avais pensé si fort que j’en avais les larmes aux yeux.

Ma mère releva le nez de sa DS.

-Qu’est ce que tu as dit ?
-Heu, rien, reniflai-je.
-Si tu as parlé de partir… Ou ça ?

Je la regardais tétanisée. Je l’avais seulement pensé. Je ne l’avais pas dit. C’était impossible. Si mes lèvres s’étaient ouvertes je m’en serrais aperçue.

-Je…
-Sabrina qu’est ce qui se passe ? Tu es bizarre aujourd’hui.

Je massais doucement mes tempes. Je me sentais plus ou moins perdue. Je tentais à nouveau l’expérience tandis que ma mère caressait un chat qui venait de sauter sur ses genoux.
Je pensais de toute mes forces à son intention : « Je n’ai rien dit maman ».

Elle se tourna immédiatement vers moi.

-Bien sûr que si ! fit-elle irritée. Et ta voix est vraiment étrange. Tu te drogues ?

Il y avait plus d’inquiétude dans sa voix, que de colère.

Je me levai si brutalement que le chat se raidit, cracha et bondit par terre. Ma mère me contempla effrayée.

-Sabrina qu’est ce qui te prend ?

Si seulement j’avais su ! L’ennui c’est que je ne comprenais rien. Il était impossible qu’elle m’entende lui parler. Et pourtant, la preuve en était, je venais faire une expérience de télépathie.
Lui dire et elle en aurait vraiment conclu que je me droguais. Je décidai d’arborer un visage défait.

-Je suis juste épuisée, je vais me laver et aller me coucher tout de suite.

Je sentis longuement son regard sur mon dos tandis que je m’engouffrais dans la salle de bain.


Le miroir me rendit le reflet de mon visage épuisé. Mes yeux noisette brillaient plus que d’habitude, sans doute à cause de la fatigue. Mes cheveux blonds, courts, et dressés dans tous les sens avaient perdus quelque peu leur effet artistique à cause de la pluie. Je passais une main sur mes mèches épaisses et décidément indomptables. Mes lèvres étaient bien roses mais offraient une expression proche du chagrin. J’aurais pu paraitre jolie, si je n’avais pas semblée si perturbée tout à coup. Je comprenais l’inquiétude de ma mère.
Ce que je ne comprenais pas, c’était moi, que m’arrivait-il ?
Après tout, si je devenais télépathe, n’étais-ce pas ce que je désirais ? Changer, être quelqu’un d’autre enfin. Sortir de l’ordinaire.
Seulement, l’information était difficile à ingérer. Je n’étais plus sûre de rien. En tout cas, j’étais bien décidée à en parler à Julie le lendemain même. Elle avait l’habitude de mon tempérament surprenant, pour être quelqu’un d’assez particulier elle aussi, elle ne me jugerait pas.
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MessageSujet: Re: Immortalisation   Immortalisation EmptyMer 5 Aoû - 13:46

(Suite et fin du chapitre 1, Pressentiments)


-Ca va ?

Le sourire enfantin de Julie me rehaussa le moral. Elle me fit la bise et nous marchâmes ensemble dans la rue sans but précis.
Elle était châtain, mais se teignait les cheveux en roux, ce qui allait à merveille avec son teint fort pâle. Elle était mignonne et adorablement drôle. Menue et plutôt maladroite. Elle ne cessait de s’insulter elle-même. Ce qui m’amusait autant que me désolait parfois. Elle avait souvent une trop basse opinion d’elle. En revanche, il était plaisant de ne pas discuter avec quelqu’un qui se sente supérieur.
Nous échangeâmes des banalités. Puis, n’y résistant plus, je lui racontais mon rêve, puis la péripétie avec ma mère.
Julie ouvrit de grands yeux ronds et un sourire adorable se forma sur ses lèvres.

-Ton rêve est peut-être prémonitoire ! fit-elle excitée.
-J’espère que non ! m’écriai-je.

Elle se mit soudain à trépigner sur place.

-Essaye, essaye de me dire quelque chose par la pensée ! m’ordonna-t-elle en se plaçant devant moi, ignorant les passants qu’elle pouvait gêner.

Je souris. Je n’étais plus sûre de moi. Ni de rien. Au moins, je savais qu’en cas d’échec, Julie ne se moquerait pas longuement de moi.

Je pris une profonde respiration. Que lui dire ? Je me sentais totalement stupide.
Impossible de me concentrer.

-Ecoute, y’a trop de monde ici, alors…
-D’accord, je n’insiste pas, fit-elle, on va trouver un coin plus tranquille. Je veux absolument que tu essaies.
-Tu dois me prendre pour une cinglée !
-C’est ce que je pense depuis longtemps Sabrina ça n’y changera rien.

Nous échangeâmes un petit rire. Il s’était remit à pleuvoir. D’un commun accord nous pressions le pas vers une librairie.

-D’ailleurs, si ça peut te rassurer, commença-t-elle la voix tout à coup mystique, il m’est aussi arrivé quelque chose de bizarre.
-Ab bon ? Raconte !
-Hé bien, enfin c’est peut-être rien, mais j’étais dans ma chambre. J’étais énervée et fatiguée. D’un coup l’ordinateur s’est allumé tout seul et ensuite les lampes. Tout a clignoté, vacillé et tout c’est arrêté d’un coup.
-Et ?
-C’est déjà pas mal nan ? Je n’ai pas compris ce qui s’est passé. Ensuite tout fonctionnait comme d’habitude. Mes parents ont dit qu’il n’y avait aucune perturbation en bas.
-Peut-être qu’il y avait de l’orage ou…
-Oui, c’est ce que j’ai pensé. Mais ça m’a fait flipper quand même. J’ai surtout eut peur qu’il y ait un fantôme dans ma chambre.
-C’est peut-être le cas, plaisantai-je, et il aime jouer avec ton ordinateur.
-Et faire effet boite de nuit avec les lumières ? surenchérit-elle.

Nous pénétrâmes dans le magasin en riant.
Aussitôt, attirée comme un aimant, Julie glissa littéralement jusqu’aux livres de fantaisies et ses yeux se perdirent dans le déchiffrement des nombreux titres.
Je l’imitais, heureuse qu’elle ait oublié d’insister pour une démonstration de télépathie.
J’étais tout à coup persuadée d’avoir rêvé cet événement anormal.
Prenant un livre à la couverture prometteuse, j’essayais de me concentrer. Ce fut difficile. Je me sentais observée. Un vague coup d’œil dans la librairie me confirma que je me faisais des idées. Pourtant, quelque chose ne tournait pas rond.
Julie ne semblait pas s’en soucier. Elle était déjà à la page cinq d’un gros volume et je commençais à me demander comment j’aller pouvoir l’en arracher poliment.
Mais quel importance, j’avais du temps à perdre. Seulement il m’était presqu’impossible de me concentrer.
Je reposais le livre et lançais à nouveau un œil derrière moi. Il n’y avait personne. J’avançais prudemment entre les rangers de livres, le cœur battant.
Là !
J’aurais juré voir une silhouette s’effacer brusquement derrière un étalage. J’activais le pas. Personne bien sûr.
Je me sentis soudainement très stupide.
Etait-ce mon cauchemar qui me rendait aussi parano ?
J’entendis un bruit, je me raidis d’un bloc.

-Sabrina, qu’est ce que tu fou ? Tu joue à cache-cache ? me lança Julie en passant sa tête dans le rayon où je me trouvais.
-Oui, tu me connais ! essayai-je de plaisanter.
-Qu’est ce que t’as t’es toute pâle ? fit Julie qui avait troqué son sourire contre une moue inquiète.
-Ca va, t’inquiète.
-Tu mens mal.
-J’ai juste un peu la nausée.
-Ah, évite de gerber sur moi.
-Promis.

C’était vrai. L’inquiétude me rendait patraque. Mais qu’est ce qui me prenait tout à coup ?
Nous décidâmes d’aller manger. Je ne fus pas même capable d’avaler la moitié de mon sandwich. Etait-ce parce qu’elle ne m’avait pas prise au sérieux ou parce qu’elle ne voulait pas m’embêter, reste que Julie n’osa pas me demander de démonstration télépathique.
Je fus triste de la quitter pour retourner en cours. Et je l’enviais de pouvoir rentrer chez elle.

Amandine m’agaça plus que d’habitude. Après avoir pu parler à ma meilleure amie, cette fille superficielle me sortit par les trous de nez. Jouer la politesse devint un fardeau. De plus, je savais pertinemment qu’elle se servait de moi, comme elle avait l’habitude d’utiliser tout le monde.
En classe je me sentis étouffer. La nuit était tombée lorsque nous fûmes enfin libérés. L’hiver était bien avancé. Le froid mordant. Pourtant, j’avais besoin d’air.
La proximité des autres m’épuisait. En prenant mon bus, je songeais que je n’avais pas envie de rentrer tout de suite chez moi. J’avais besoin de solitude avant d’affronter ma mère ou mon petit frère. Ni l’un ni l’autre n’était pénible. Plutôt indépendants comme moi. Mais la solitude à laquelle j’aspirais était totale.
Je descendis plusieurs arrêts en avance. Juste pour pouvoir marcher. La pluie se déclara en grosse goutte sur mon crâne. Adieu mon broching !
Aucune importance, car j’aimais le rafraichissement que cela produisait dans l’air. J’inhalais le parfum humide avec plaisir.
Les nuages étaient si épais qu’aucune étoile n’était discernable. Dommage. J’étais une folle inconditionnelle des étoiles, de tout ce qui pouvait briller de près ou de loin.
Je commençais néanmoins à geler littéralement. Ma mère aller me faire interner quand elle comprendrait que j’avais marché délibérément sous la pluie.
Une petite ruelle sur ma gauche. A mon souvenir c’était un raccourci. J’inclinais le pas dans l’obscurité.
Qu’il faisait froid. Mes dents claquaient. Quelle idiote j’étais de mettre lancée dans la rue sinistre et glacée.
C’est à cet instant que je compris.
Je fus pétrifiée d’horreur. Le contexte était idéal. La nuit qu’un réverbère peinait à percer. La ruelle très étroite. Le froid. Tout.
Je m’arrêtais. Je n’étais pas seule. Je pouvais le sentir. Le deviner.
A regret, témoignant d’un immense courage, je jetai un œil par-dessus mon épaule.

Mon rêve. Tout à fait. Ils étaient derrière moi…
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