Alice et Nate, un savoureux mélange exotique. [PV Alice] Abandonné pour le moment

Forks ! C’était tout nouveau pour moi. Pendant de longues décennies, j’avais arpenté le Wisconsin. Si bien que j’en connaissais la moindre parcelle, la moindre feuille, le moindre brin d’herbe. Ici tout m’était étranger. Je me sentais tel le lion né en captivité qu’on finissait par relâcher dans son environnement normale. Tout me semblait hostile, de la fourmi aux voitures que je pouvais entendre de loin. C’était plutôt étrange comme sensation… Cependant, une chose inconnue, invisible, me poussait à rester dans cette ville. Sans cela, je me serait sans doute enfui. J’étais loin de tout. Loin de l’endroit où j’avais grandi. Loin des gens que je connaissais. Loin de la tombe de ma mère. Loin de la vie que je menais autrefois.

Assit sur la mousse bien verte d’une clairière, je méditais. Il était bien difficile de quitté une vie pour une autre. Cela on ne s’en rendait compte qu’une fois que l’on avait quitté un endroit. Heureusement, je ne vivais pas vraiment dans le centre ville. Après plusieurs coups de fil et visite d’agence, j’avais fini par dénicher un agréable petit chalet perdu au milieu des bois. C’était exactement ce qu’il me fallait. Un endroit calme et apaisant, à l’abri des regards. Ici, je n’avais pas besoin de cacher ma véritable nature.
D’un bond je me levais, les pants de mon pantalon trop large pour moi suivant le mouvement. Mes yeux se posaient instinctivement sur le ciel sombre, signe que la nuit régnait en maitre. J’avais toujours aimé la nuit. Sans doute parce qu’elle m’offrait un peu de solitude, les humains préférant nettement dormir, leurs draps chauds les couvrant jusqu’au menton. Une légère brise glacée fit remuer quelques unes de mes mèches blondes. Tout était calme. Aucun bruit ne venait troubler le paisible instant.

Enfin… Jusqu’au moment où le bruit d’une déchirure se fit entendre, résonant doucement parmi les arbres. Dans mon dos, la peau douce et soyeuse s’était fendue, laissant sortir deux grandes ailes aux plumes duveteuses. Malgré le sang qui coulait sur ma peau, le temps que les plaies cicatrices, elles étaient d’un blanc immaculés, un peu comme la neige. Mais bien moins froide ! C’était même le contraire. Il s’en dégageait une douce chaleur, faisant pensée à la chaleur d’un feu de bois ouvert. Jusque là immobile, elles se mirent doucement à bouger… Au départ c’était à peine plus perceptible qu’un frémissement, pour ensuite se déployer de toute leur longueur. C’était une sensation des plus exquises. Et il y avait tellement longtemps que je les gardais cachée. J’avais enfin l’impression d’être entier. Ainsi offertes aux rayons lunaires, elles semblaient briller de mil feux.
Toujours absorbé dans la contemplation du ciel, mon regard finit toute fois par se poser sur l’orée du bois. J’avais senti une présence, se rapprochant dans ma direction. Cependant il m’était encore impossible de déterminé si l’arrivant avait d’hostiles intentions.